Vendre notre bateau à Tahiti
Écrit par Vincent le 01/02/2022
Nous sommes partis de la Martinique le 22 janvier au matin, pour d’abord rallier Bonaire. Fabienne vous a décrit cette charmante escale. Nous avons largué ensuite les amarres le 28 au matin pour gagner le Panama. Nous avons hâte de découvrir les îles Kuna ou Guna et la tribu amérindienne qui les peuple. Six jours et cinq nuits de navigation, non stop, avant d’y arriver toutefois. Ensuite, après les San Blas, ce sera le franchissement du canal de Panama.
A ce stade, nous souhaitons partager avec vous la décision que nous avons prise, soit de mettre un terme à notre world odyssée à Papeete, Tahiti, à la fin de l’été prochain.
Initialement, nous avions pensé nous arrêter en Nouvelle Zélande ou en Australie, car le retour tracé par le rallye ne nous plaisait pas et Fabienne m’avait donné son accord pour 18 mois de navigation et non pour trois ans. Mais l’épidémie Covid semble pousser ces deux pays à se refermer durablement. Au jour où nous écrivons ces lignes, il parait probable que le rallye GLYWO soit dérouté, pendant la saison cyclonique, ailleurs que dans les deux pays susmentionnés. Nous savons que des plans « B » sont à l’étude pour un autre trajet.
De fait, Tahiti semble l’endroit idéal pour nous séparer de notre cher et vaillant Crazy Flavour.
Nous avons confirmé sa vente à Pierre Delhomeau lors de son passage en Martinique. Il a fait une inspection sans complaisance du bateau, a vérifié son inventaire et nous sommes convenus d’un prix, qui prend en compte le marché actuel de l’occasion de bateaux de grand voyage, l’état et l’équipement (mat et bôme carbone notamment) de notre bateau, son entretien méticuleux des six dernières années et finalement la valeur des Outremers, très recherchés actuellement sur le marché.
Il faut dire que le carnet de commandes du chantier Outremer est archi-plein et le délai d’attente se compte en années. Celles et ceux qui voudraient voguer de suite devront donc se contenter d’un bateau d’occasion s’ils ne veulent patienter assez longtemps. Les opportunités ne sont pas légion.Un bateau comme notre catamaran tout prêt à naviguer dans cette région du monde non plus.
Voilà ce que nous tenions à partager avec vous. Des intérêts se sont déjà exprimés, notamment du bout du monde. Nous semblons vraisemblablement nous acheminer vers une vente à fin juillet 2022 à Tahiti, ce qui nous permettra de rentrer par le chemin des écoliers en profitant de faire quelques escales terrestres dans des endroits que nous souhaitons encore découvrir et nous adonner encore à quelques plongées en y conviant nos enfants et compagnes. Notre vœu est d’être à mi-septembre à l’île d’Elbe pour le mariage d’une personne qui nous est chère.
Ce ne sera pas sans difficulté que nous nous séparerons de notre cher Crazy Flavour, mais nous avons plein d’autres projets en tête et nous avons profité de notre bateau tous les étés depuis son acquisition. Cela ne nous empêche pas de rêver éventuellement à un voilier plus petit pour Port Camargue en ce qui concerne Vincent ou d’une barque à moteur en ce qui concerne Fabienne. Cette embarcation pourrait selon sa taille s’amarrer devant notre marina. Tout est ouvert, étant rappelé que l’objectif de Tahiti nous aura déjà amené dans l’autre moitié du monde… à 24 heures d’avion de l’Europe. Pas si mal, par rapport à beaucoup qui s’arrêtent aux Antilles, juste après la traversée de l’Atlantique.
Il est vrai que tenir ce régime de navigation assez intense et soutenu, avec le souci de la casse (même s’il y en a eu fort peu), la responsabilité des vies et de l’intégrité physique de celles et ceux qui sont à bord, des innombrables écueils administratifs propres à chaque juridiction est un vrai défi au quotidien.
C’est ce que nous anticipions déjà, avant le départ, mais dont nous trouvons confirmation après plusieurs mois de route maritime. Le délai donné par Fabienne me convient au final tout à fait.
A cela, se sont ajoutés les tracas et problèmes inhérents à l’épidémie. Nous les avions largement sous-estimés. Passer, par exemple, un mois en Martinique avec un couvre-feu à 20.00 finit par marquer l’atmosphère, comme de se faire sans cesse tester, alors que nous vivons l’essentiel de notre temps en mer.
Voilà, nous ne sommes pas du tout à plaindre, ce serait même indécent, vu les circonstances et compte tenu du bonheur qui nous habite. Mais il parait raisonnable de limiter l’expérience à une année et surtout de pouvoir vendre le bateau à un prix de marché dans l’un des derniers hubs possibles, soit Tahiti, plutôt que d’affronter la fin du Pacifique et l‘océan indien pendant une nouvelle année.
Que ce message vous trouve en pleine forme. Vous pouvez allez voir l’annonce de vente du bateau sur le website du chantier Outremer sous la page occasions.
Ce texte a été écrit à quatre mains et nous vous adressons nos amicaux messages depuis le large de la Colombie. Une pensée toute particulière pour Monica Oberson et sa famille.