Se restaurer à Tahiti
Écrit par Fabienne le 27/04/2022
Émergeant en fin de journée de notre bénéfique sieste, nous découvrons Manuelle et Irène de retour d’une expédition en 4x4 dans les montagnes surplombant Papeete. Elles ont pris des couleurs resplendissantes, mais aussi pas mal de poussière et de soleil.
Irène nous dit qu’enceinte, elle n’aurait pas manqué d’accoucher. Par ailleurs, les femmes enceintes ne sont pas admises lors d’une telle excursion.
Nos amies nous proposent d’aller dîner au food truck local avec les autochtones, moyen de se restaurer qu’elles ont déjà testé.
Au lieu du rassemblement habituel des food trucks, il n’y a ce soir là que deux roulottes ouvertes, car nous sommes le lundi de Pâques. La foule se presse néanmoins. Des locaux dînent sur place, d’autres viennent chercher leur repas.
Nous nous attablons. La dame qui s’occupe du service nous tend la carte et commence à nous réciter tout ce que ce soir celle-ci ne comporte plus.
La liste est vertigineuse. Il n’y a plus de poisson frais, sauf du thon sous forme de deux plats différents, ni de pizza, ni de salade, ni de viande. La carte ressemble désormais au désert de Gobi.
Pas contrariantes, mais surtout affamées, nous optons pour un plat de frites, des nouilles chinoises aux légumes et deux thons. Après 45 minutes, la serveuse revient vers nous en nous apportant une bouteille d’eau et nous précise que désormais il n’y a non plus plus qu’une sorte de thon. Nous ne nous laissons pas démonter pour autant et persistons dans le solde de notre commande. Une nouvelle heure s’écoule et quand nous la hélons pour savoir si finalement nous pourrons dîner ce soir, elle nous apprend l’air désolé qu’il n’y a plus de thon du tout.
L’air penaud, nous restons vaillamment à table jusqu’à ce que trente minutes plus tard, elle nous apporte une assiette de nouilles chinoises que je partage chrétiennement en quatre parts, avant que Manuelle reçoive également sa portion de frites qu’elle nous offre généreusement.
Non pas rassasiées, mais épuisées, nous regagnons dans la nuit noire nos chambres d’hôtel.
Le lendemain matin, échaudées et affamées, nous décidons de concert de prendre le petit déjeuner en terrasse de l’hôtel sur la mer. Alléchée par l’originalité de la boisson, je commande un café tahitien, composé de vanille et de lait de coco. Je le savoure d’avance, jusqu’à ce que le maître d’hôtel m’invite à aller me chercher le café filtre dans le pot d’eau et revienne 10 minutes plus tard pour m’avertir que l’hôtel n’a pas été livré en lait de coco ce matin…
Nous louons un véhicule et partons visiter la ville, retournant à l’aéroport pour le change, puisqu’il n’y a plus que ce lieu pour le faire. Nous nous réconcilions avec les restaurateurs tahitiens en déjeunant sur la terrasse du Blue Banana où nous savourons du poisson frais et cru qui ne manque pas à la carte et qui nous est servi en un temps décent.
Nous passons l’après-midi sur la plage de Vaiava. Celle-ci se languit sur une dizaine de kilomètres de sable blanc. Elle est bordée de palmiers et de petites cahutes aux toits de chaume. Elle est protégée par un récif de corail qui s’ouvre à l’horizon sur Morea. L’eau est transparente et se décline dans tous les tons de turquoise. Nous passons l’après-midi à nous baigner et à nous abriter pour deviser à l’ombre des cocotiers.
Demain, nous devons nous lever à 4 h du matin pour prendre l’avion pour découvrir les Marquises et rejoindre notre équipage masculin du Crazy Flavour.