La Disparition - par Ambre

Le temps est venu pour moi (Ambre) d'ajouter une pierre (ou plutôt un article) à cet édifice en construction constante. N'étant pas apte à fournir des détails de navigation ni des faits historico-géographiques sur les lieux visités, j'ai choisi de vous conter une histoire "à ma sauce". Je vous en souhaite bonne lecture...

 

C’était un matin du mois de décembre dans les Caraïbes. Chacun s’était réveillé, les yeux embrumés par une courte nuit de sommeil. Le soleil faisait son apparition dans le carré du Crazy Flavour, gratifiant les matelots de ses premiers rayons chauds. Alors que le petit-déjeuner se terminait, on commença à évoquer le programme de la journée. Ce fut peu de temps avant le départ à terre que son absence se fit remarquer. Les uns s’activèrent à fouiller les cabines alors que les autres regardaient les extérieurs. Avec stupeur, ils se rendirent compte qu’elle avait disparu… Ce fut un choc.

 

L’enquête était ouverte. On chercha d’abord à se remémorer quand et où elle avait été aperçue pour la dernière fois, personne n’étant capable d’accepter cette triste réalité. On retraça ensuite les faits et gestes de chacun, espérant trouver un coupable idéal parmi les matelots. Chacun s’accusait, arguant d’avoir vu l’autre en sa compagnie en dernier. Le ton montait et les esprits s’échauffaient. Elle restait néanmoins introuvable. Qui donc l’avait fait disparaître ? Les théories étaient multiples. Avait-elle choisi de rejoindre les profondeurs de la mer des Caraïbes plutôt que de continuer ce périlleux périple sur les eaux ? Pire encore, quelqu’un l’avait-il enlevée contre son gré ? L’un des marins l’avait-il supprimée au nez et à la barbe du capitaine durant la nuit? Le stress et les angoisses étaient attisées par chaque nouvelle hypothèse.

 

Elle leur était pourtant indispensable. Sans elle, la vie à bord était clairement compromise. Elle jouait un rôle non-négligeable dans le ravitaillement des vivres, dans les criques, c’était toujours à elle qu’on pensait en premier. Le fragile équilibre de l’équipage dépendait d’elle et de ses capacités. Les recherches continuaient et l’on commençait à s’interroger : Que faire sans elle si on ne la retrouvait pas ? Etait-elle remplaçable ?

 

Sans faiblir, les marins fouillaient le bateau depuis un certain temps déjà. Leur inquiétude faisait lentement place à une résignation honteuse. Avertir les autorités compétentes ? Non, c’était exclu. La seconde du capitaine s’y opposait formellement, rejetant la faute sur son supérieur à bord. Les matelots s’interrogeaient également. Et si sa disparition était due à une négligence du commandant du vaisseau ?

Il fut décidé d’aller de l’avant. Il fallait apprendre à vivre sans elle. Alors que les matelots arrivaient tous au terme de leur processus de deuil, le capitaine s’exclama « Je l’ai retrouvée, je l’ai! ». Elle s’était terrée (bien sûr toute seule) au fond du sac étanche du commandant.

 

Et oui, toute cette histoire pour la clé du Crazy Fabi….