Belle Andalousie

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Du 14 au 17 octobre, nous découvrons Cadix, la secrète, connue par certaines et certains grâce à la chanson de Luis Mariano « la belle de Cadix ». Celle-ci a toujours des yeux de velours pour qui veut bien poser son regard émerveillé sur elle et s’attarder dans ses ruelles pour découvrir ses beaux atours.

 Nous sommes arrivés le 13 au soir et elle étincelait des lumières du Pont Neuf, dont les haubans ressemblent à ceux du Golden Gate de San Francisco, tout éclairés de rouge.
 

Son port nous tendait les bras entre la Méditerranée et l’Atlantique, entre l’Europe et l’Afrique.

On entendait émanant du quai les sons et les éclats d’une fanfare, accompagnant une procession ou une fête. Nous avons trouvé refuge à Porto America, souvenir de l’époque où Cadix était la porte obligée du commerce entre l’Amérique du Nord, du Sud, les Philippines ainsi que l’Inde avec l’Europe.

Le 18ème siècle a été le siècle d’or de Cadix, cette ville devenant alors le phare de l’Espagne profitant du commerce international et de sa position stratégique.
 

Chaque marchand ayant réussi dans le commerce avait sa tour d’observation sur sa demeure pour pouvoir surveiller les entrées et sorties du port. Vous ne les verrez pas des rues dans lesquelles vous cheminez, même en tendant le cou vers le ciel. Elles ne se laissent regarder que du sommet de la cathédrale ou de la tour Tavira appartenant au Palais des Marquis de Recaflo, qui est le plus haut point de la ville lequel culmine à 45 mètres. Une chambre noire installée dans cette tour, portant le nom de sa première vigie, vous permet de contempler sa vieille ville dans le détail et dans toute sa splendeur, grâce à un subtil jeu de miroirs et de lentilles.

Cadix a connu son apogée entre 1717 et 1718, lorsque le Conseil des Indes et la chambre du commerce se sont installés dans la ville.  Celle-ci est alors devenue non seulement un passage obligé du commerce de marchandises, mais aussi une cité de communication, d’échange de connaissances, d’idées et de cultures.

Un esprit libéral, ouvert, érudit et cosmopolite a soufflé sur ses habitants.

On y trouvait des épices et des soies orientales ainsi que des plantes exotiques, dont il reste aujourd`hui des traces avec les araucarias, les ficus et les dragonniers que vous découvrez au détour de ses places et de ses beaux jardins.

Le soir, après des visites, des flâneries, le passage obligé de la toilette du Crazy Flavour par son équipage, nous célébrons avec la partie francophone de la flotille déjà présente, notre héroique passage du détroit de Gibraltar sans orque, autour de délicieux tapas dans le petit restaurant Nono.

Le lendemain, sur le coup de 17h et au pied de la Tour Tavira, nous retrouvons le marin local de l’étape, Carlos Infante, dont la famille est originaire de Cordoue, qui a fait le déplacement depuis Genève précisément pour remonter le fleuve Guadalquivir de Cadix à Séville à notre bord et qui nous quittera mardi. Il a dû relever plusieurs défis pour nous rejoindre, car les dates de l’étape ont été modifiées, les vols Genève-Séville n’ont lieu que deux fois par semaine et il n’y en avait pas aux jours prévus. Rien n’a arrêté Carlos, notre bel Andalou à nous, qui a atterri à Malaga, a loué une voiture et nous a rejoint après deux heures trente de route.  Nous profitons de son véhicule pour reconstituer nos stocks d’eau, trouver un magasin de bricolage pour mettre en œuvre les dernières idées créatives d’Olivier, ce qui est chose faite dans la journée. Carlos nous fait profiter de l’étendue de ses connaissances culturelles, gastronomiques et œnologiques.

Il pétille de joie, de fierté et de passion pour sa belle région.

Pascal et Blanche nous quittent samedi dans l’après-midi pour rejoindre Séville en train et la visiter avant leur départ lundi pour Zürich. Nous avons le cœur serré de prendre congé d’une partie de notre premier équipage. Olivier quant à lui nous accompagne encore jusqu’à Séville avec Carlos.

Adios, nos deux jeunes valeureux équipiers qui ont accompli plein de miles nautiques pour leur permis pratique hauturier, nous ont régalés de leur bonne humeur, serviabilité, talents culinaires et gentillesse. Ils ont accompli des progrès remarquables dans la langue de Molière.

Je vous parlerai un autre jour de Manolo, ami de Carlosl, qui nous a fait visiter Jerjez dimanche et du départ de la flotille composée d’une vingtaine de bateaux lundi matin à 6h pour remonter, depuis Cadix, le fleuve Gualdalquivir jusqu’à Séville.

Je n’ai pas dormi de la nuit, tellement je suis enthousiaste. Olé.