Barcelone / Valence
Écrit par Vincent le 03/10/2021
![/fab sous spi](/sites/default/files/styles/img_gallery/public/2021-10/AC2B2982-485B-4183-A4BA-BB3A20B0D03E_r1.jpeg?itok=Qi5grrRj)
La météo nous garantissait des vents faibles et irréguliers. Nous avons été servis.
D’abord un vent de côte, provenant de l’aéroport de Barcelone, au sud du port.
Ce vent n’a pas tenu très longtemps, mais il nous a permis d’avancer dans la bonne direction, celle de Valence, au cap 225 et distant d’un peu plus de 150 Milles nautiques.
Nous avons ensuite eu un vent du large mais irrégulier en force et direction. Après un peu d’hésitation, nous établissons notre spinnaker, qui porte haut le logo du Crazy Flavour sur fond blanc.
Et vous voyez sur le sourire de Fabienne sur la photo, que le bonheur et le plaisir sont au rendez-vous en navigation dite normale.
L’approche de la nuit nous oblige à passer à la propulsion motorisée lorsque la vitesse devient inférieure à 4 noeuds sur plus de 15 minutes. C’est la limite en dessous de laquelle nous mettons le moteur.
Il n’y a plus Laurence, donc nous passons à des quarts de trois heures, dont la moitié avec une personne. Donc pendant un quart, l’on a l’occasion d’échanger avec deux personnes. Et l’on peut ensuite dormir 4 heures et demi.
Vu que nous sommes au moteur pendant une bonne partie de la nuit, j’autorise qu’un des deux de quart anticipe son tour de sommeil. Ce qui n’empêche pas qu’on le réveille si l’on a besoin de lui.
Au matin l’on établit notre grand Gennaker, qui nous permet d’avancer pratiquement à la vitesse du vent. Moment de bonheur, lorsque le bateau glisse vite sur l’eau, alors qu’il n’y a pratiquement pas de vent et que l’on sent le bateau réglé de manière optimale.
Je sens l’équipage qui se rôde aux manœuvre, progressivement. Vu que deux langues se parlent à bord, l’on glisse facilement du français à l’anglais, surtout si c’est important.
Nous découvrons que notre arrivée de jour à Valence dépendra du vent de l’après-midi. Par chance à 30 milles du but, le vent monte progressivement pour s’établir à quinze noeuds, soit une vitesse idéale pour avancer à 9 noeuds, désormais sous génois, comme voile d’avant. C’est à cette vitesse que nous déboulons sur l’entrée du port de Valence dont les contours se dessinent progressivement dans la brume résiduelle.
Le vent a encore augmenté à dix-huit noeuds, lorsque nous préparons notre arrivée selon un processus déjà bien établi.
Dans l’ordre, l’on roule le Génois, soit notre voile d’avant et l’on continue à avancer sous grande voile seule. Ensuite l’on allume nos deux moteurs pour les laisser chauffer quelques minutes avant de les solliciter. Cela fait, l’on se met pointe aux airs (les français disent boute au vent) pour descendre la grande voile le long du mât. Cette opération finalisée l’on met à poste les pare battages (en orange sur la photo ) qui protégeront la coque si l’on vient contre un quai. Les amarres sont aussi frappées dans les 4 angles du bateau en fonction de l’amarrage à intervenir. Simultanément le skipper informe la capitainerie de notre arrivée et réclame de l’assistance et des instructions sur le lieu de l’amarrage.
![/a quai à Valence](/sites/default/files/styles/img_gallery/public/2021-10/AAEE0E27-09B0-4998-A4E5-9640C814D38A_r1.jpeg?itok=g5uO9UyW)
Les « marineros » sont à poste. Ils récupéreront les amarres et stabiliseront le catamaran à son quai d’accueil, soit au B24 que Victor a pu nous réserver depuis Barcelone. À Valence, la manœuvre se déroule fort bien, en marche arrière contre le vent. Le fait que le vent soit monté au moment de l’arrivée génère évidemment un minimum de stress, à fortiori lorsqu’il s’agit de rentrer dans un port que l’on ne connaît pas et à une place d’amarrage que l’on ignore, avec un bateau de plus de 15 mètres de long et près de 7.50 mètres de large.
Et l’on nous explique très vite que le bureau de la Marina est déjà fermé et le restera jusqu’à lundi. L’on est heureux d’être en place à 17.30, soit largement avant la tombée de la nuit. L’équipage a presque déjà oublié les surfs sous trente noeuds de vent au large du cap Creus, lors du trajet précédent.
De superbes voiliers peuplent cette gigantesque Marina. On reste en arrêt devant de nombreux magnifiques unités qui battent divers pavillons. Les multicoques sont bien représentés, hélas souvent par des Lagoons, qui sont des bateaux de charter, peu performants par petits airs, mais très habitables car leurs coques sont très larges.
Je me rends compte que Valence est un emplacement assez stratégique pour qui aime la voile. Il y a toute la belle côte espagnole à l’est et à l’ouest, mais surtout les îles Baléares qui sont proches. Et puis tout est aménagé pour faciliter la vie du propriétaire de voilier.
Et déjà l’on songe à la visite du lendemain de Valence, ville qui a accueilli la Coupe de L’America, du temps du triomphe de Alinghi, mais qui a aussi profondément adapté son urbanisme, de manière futuriste.
![/musée des arts Valence](/sites/default/files/styles/img_gallery/public/2021-10/7703F533-1455-49D3-9683-BB0B9D4065C7_r1.jpeg?itok=VoZRLuVh)